dimanche 29 janvier 2017

Power Club, l'apprentissage

Power Club, L’apprentissage (tome 1) Alain Gagnol
Paru le 5 janvier 2017

En 2038, devenir un super-héros est un privilège de riches. Privilège que connaît Anna, l’héroïne de la série, et surtout la super-héroïne vedette du Power-Club. Pour ses 17 ans, ses parents lui offre un bon d’adhésion au club sélect des super-héros. Une exclusivité qui est pour elle un cadeau aussi grandiose que stupéfiant. Elle va devenir membre de l’équipe la plus en vue des Etats-Unis et du monde – qui ne connait pas Bobby Mulligan, Jason Baker ou encore Kristen Monroe, les super-héros idoles de tous ?- et pourtant, ses futurs acolytes lui tapent déjà sur les nerfs. Toute cette médiatisation, très peu pour elle. Mais elle n’a pas le choix si elle veut recevoir les boosters qui lui permettront de voler et de sauver des vies avec sa force surhumaine. Anna se prête donc avec élan à l’expérience. Après quelques jours d’entraînement, elle maîtrise sa force et ses boosters, prête à aller sauver le monde…

Jusque-là, j’ai surtout eu le sentiment d’avoir affaire à un roman d’anticipation un peu ingénu sur les super-héros de demain. Mais en avançant dans le roman, on comprend que les choses ne sont pas si simples. Comme Alain Gagnon le précise dans une interview, il a voulu écrire cette histoire « comme un feuilleton », avec beaucoup de naïveté au début, des rebondissements à gogo ensuite et « une évolution constante du récit ». J’ai beaucoup apprécié ce mouvement. Le récit se transforme peu à peu en réflexion sur la société de consommation et des médias, là où il n’y avait qu’une simple histoire de jeune fille prête à sauver le monde (ce qui en soit n’eut pas été une mauvaise idée, mais pour un public plus jeune). Pourquoi une satyre sociale ? Parce que les jeunes gens du Power Club sont davantage des idoles modernes, des peoples ultra connectés, plutôt que de vrais héros. Ils passent plus de temps en soirée ou à se faire prendre en photos pour des campagnes de pubs qu’à aider la veuve et l’orphelin. Et ça, Anna n’en revient pas. Quand elle découvre l’envers du décor, elle ne peut s’empêcher d’être extrêmement déçue ; ce qui ne l’empêche pas de réagir, et de mettre ses vraies valeurs d’héroïne au service de ce qui est juste.

Une jolie métaphore de notre société ultra connectée, fascinée par le pouvoir (que ce soit celui de l’argent ou les super-pouvoirs, qui sont intimement liés ici), et hypnotisée par les images. Le Power Club c’est tout cela : une image qui ne tient pas toutes ses promesses, de la pub glamour et pourtant mensongère, et des jeunes gens corrompus malgré eux. Il est beaucoup question de contrats, d’argent, de droit et de devoirs dans ce roman. Je trouve que c’est un bon moyen de sensibiliser les jeunes, qui peuvent se laisser aisément avoir quand on leur jette de la jolie poudre pailletée dans les yeux. Le dessous des choses n’est pas souvent reluisant, mieux vaut lire les petites lignes des contrats pour savoir à quoi s’attendre.

Un autre point que j’ai énormément apprécié dans ce roman concerne Anna : non seulement elle est attachante et a une amie très amusante, mais elle est aussi très sensible et courageuse. J’ai particulièrement aimé la relation particulière qu’elle entretient avec les boosters, ces petites nano-biotechnologies, crées à partir de son ADN, et qui lui permettent de voler ou d’écraser un rocher d’une pression de la main. Ils lui parlent dans un langage « primaire mais très poétique », ressentent ses émotions, s’animent à la moindre sollicitation. Il me tarde de savoir ce qu’il va advenir d’eux dans la suite de la série !


Merci aux éditions Syros pour ce premier envoi. J’ai passé de très bons moments de lecture au cours de ces 500 pages, qu’on ne voit pas passer. La couverture du roman est elle aussi très chouette. Vivement la suite en Juin :). 

mercredi 25 janvier 2017

Le der des der ?

J’ai lu le dernier Harry Potter… et je vous le dis tout de suite, je n’ai pas aimé. Pas aimé du tout ou presque. Le seul personnage que j’ai aimé est Scorpius, le fils de Drago. Les autres sont, selon moi, trop clichés. Bon, avant d’aller plus loin, mettons-nous d’accord : je parle comme une fan du premier jour, qui a découvert le premier Harry Potter en 6ème et a grandi avec lui. Il y a donc pas mal d’affects qui entrent en jeu ; je ne vais donc pas être tendre, étant donnée ma déception. Toutefois, je tenais tout de même à l’exprimer. Et attention aussi, je risque de spoiler.
Donc, comme je le disais, j’ai été énormément déçue par ce livre. Non pas, comme j’aurais pu le croire, parce qu’il s’agit d’une pièce de théâtre. Finalement, je me suis habituée et ça ne m’a pas trop dérangée (à par les expressions convenues qui sonnaient mal à mes oreilles, mais bon). Les didascalies sont finalement assez nombreuses pour nous donner des détails. Le changement de support, je valide. Mais concernant le reste, il n’en est pas de même. Pour faire simple, j’ai eu le sentiment de lire une bonne fan fiction. On retrouve en effet tous les personnages, mais je les ai trouvés très stéréotypés. Le manichéisme est de rigueur, et les enfants des uns et des autres ont des caractères évidemment opposés à ceux de leurs parents. En plus de ça ils ont des prénoms qui me font hérisser le poil (Albus, référence à Dumbledore, forcément… je crois qu’on doit verser une larme non ? Non mais sérieusement, donner le prénom d’une personne respectée à un enfant juste pour perpétrer sa mémoire ou se complaire dans une nostalgie un peu malsaine… je trouve ça horrible. Enfin passons.) Et Ron et Hermione… le choc ! Ils passent pour un couple complètement débile, avec Ron qui fait concrètement n’importe quoi (il tient un magasin de farces et attrapes !) et une Hermione attendrie mais ferme. S’il est vrai que Ron n’a jamais été très malin… son image adulte est tellement dégradante que j’ai eu du mal à ne pas abandonner le livre à cause de ça… J’ai eu franchement de la peine à accepter le stéréotype des caractères. Ceci étant, l’intrigue n’est pas si mal, mais elle sent le prétexte pour revenir sur tous les évènements marquants de la saga. Une saga terminée d’ailleurs. Il a donc fallu que les auteurs inventent des évènements probables, en revenant dans le passé. On voit bien que JK Rowling n’avait sans doute pas prévu de suite (même si la connaissance du Fourche Langue par Harry trouve une justification ici. Enfin il me semble ; je ne suis pas assez experte pour savoir si l’explication avait déjà été donnée… ou alors c’est à cause du lien qui unit Harry et Voldemort, tout simplement ? )

Bref, je vais arrêter ici le carnage, parce que ça ne sert à rien finalement. Il faut le reconnaître, on a tous été heureux de retrouver Harry. Et on a sans doute tous été déçus de retrouver un Harry plus âgé. Et un Ron et une Hermione parents eux aussi, avec des caractères qui n’avaient pas évolués en 19 ans. L’exercice auquel s’est attelé le dramaturge n’était clairement pas évident. Plus qu’un exercice de style, c’était carrément une gageure que de ressusciter, même sur une scène de théâtre, le Harry de notre enfance. Alors, malgré toutes ces critiques, malgré toutes ces déceptions… merci de nous avoir permis de le retrouver (petite larme ^^ ??)

mercredi 18 janvier 2017

Songe à la douceur

Songe à la douceur,Clémentine Beauvais 

Depuis le temps que j’entendais parler de ce roman… il me fallait tout de même m’y attaquer ! En plus je l’avais conseillé comme achat au CDI du lycée, après l’avoir vu dans les chroniques d’Audrey du Souffle des Mots.  Et quand ma chère collègue prof doc m’a dit l’avoir adoré, je me suis dit qu’il était temps. Enfin, comme si je n’avais pas eu assez d’arguments pour le commencer, Clémentine Beauvais est passée à la Grande Librairie pour présenter justement CE roman ! Bref, je n’avais plus le choix, et n’avais qu’une envie…

Au premier abord, ce livre peut dérouter. Il est en effet entièrement rédigé en vers. Des vers libres certes, mais des vers quand même. La surprise passée, on s’habitue finalement assez vite, et on se laisse porter par cette histoire d’amour en deux temps. D’abord en 2016, lorsque Tatiana et Eugène se rencontrent par hasard dans le métro. Ils se reconnaissent immédiatement et tout leur passé remonte alors à la surface. Les deux jeunes gens se sont aimés une dizaine d’années auparavant, et ils réalisent qu’ils ne se sont pas oubliés. S’ensuit un flash-back dans lequel l’auteur raconte les premières rencontres entre Tatiana et Eugène. Puis retour en  2016 , pour qu’elle nous raconte l’histoire de leur nouvelle romance.
J’ai beaucoup aimé ce roman. Tout d’abord à cause de l’histoire d’amour : Tatiana et Eugène ont à peu près mon âge dans leur présent, ce qui facilite l’identification. La jeune fille m’a d’ailleurs fait penser à une amie à moi, elle aussi étudiante en lettres. Et puis, même si leur histoire est assez classique et surtout pleine de lieux communs littéraires, leur revisite moderne m’a énormément plu. J’ai eu parfois l’impression d’être dans un monde à la Boris Vian, très poétique et en même temps extrêmement tragique. Roméo et Juliette 2.0, les personnages m’ont beaucoup touchée, et l’écriture a sublimé le tout. L’auteur mélange d’ailleurs plusieurs supports, comme les textos, les mails, les lettres d’amour, pour un résultat qui sonne juste, sans qu’on sente l’exagération ou l’exercice de style.

Je conseillerais vivement ce roman aux ados et surtout aux jeunes adultes, pour qui l’identification sera aisée. Les adultes peuvent évidemment s’y complaire, mais ma maman l’a lu aussi, et a été plutôt sceptique quant à la beauté du livre. Je pense donc que la sensibilité à cette lecture dépendra de chacun.  Un très beau livre en tout cas, dont la magnifique couverture ne gâche en rien le plaisir d’ailleurs ! 

lundi 16 janvier 2017

De la bonne humeur à ne pas manquer

La Vie Epicée de Charlotte Lavigne, tome 4
Nathalie Roy

A la fin du dernier tome, on avait laissé Charlotte enceinte, et amoureuse plus que jamais de Maxou. On la retrouve ici un peu plus de deux ans plus tard, maman comblée mais débordée, et épouse heureuse… si ça n’était cette libido émoustillée dès qu’un jeune homme agréable à l’œil croise sa route. La jeune femme qu’on adore se pose alors des questions, interroge ses meilleurs amis (qu’on adore aussi, à savoir Ugo et Marianne), et va jusqu’à consulter la psy la plus déjantée du PAF. Autant vous dire que les choses ne sont pas aussi simples qu’on l’aurait cru à la fin du dernier opus, et que P-O n’est pas un souvenir si lointain ;).
Encore une fois j’ai passé de supers moments avec Charlotte. 500 pages ou presque de parler québécois, de questions de filles, ou plutôt de femme mariée (notre héroïne a tout de même un peu gagné en maturité !), mais aussi de coming-out et d’aventures en tous genres. Clairement, dans ce tome, on ne s’ennuie pas un seul instant. La vie de notre héroïne est pleine de rebondissements, de rencontres, que ce soit pour le travail ou avec sa famille. On retrouve presque tous les personnages déjà rencontrés, dans une succession joyeuse de faits hauts en couleur, dont l’enchaînement reste pourtant naturel. C’est ce que j’ai apprécié ; les évènements remplissent la vie de Charlotte, mais on y croit. Dans ce tome 4 elle cuisine moins aussi notre Charlotte Lavigne, et consacre davantage de temps à ses proches et à ses relations. J’ai vraiment aimé ce roman, pour toutes ces raisons (et d’autres encore, dont je parle déjà dans mes autres articles (disponibles ici, ici et ici.) Le seul bémol, que je vais partager avec ceux qui ont le cœur bien accroché, c’est que …. ce tome est le dernier des aventures de Charlotte.                    Je vous laisse digérer l’information… Pour ma part, j’étais profondément triste, surtout que je n’avais pas été prévenue. Je l’ai découvert à la fin seulement. Toutefois, ma peine a été un peu apaisée quand j’ai lu que Charlotte a eu une fille (je vous laisse découvrir avec qui !) et que Nathalie Roy avait écrit les aventures sucrées de Juliette …… . Je ne sais pas si je m’y plongerai, j’ai un peu peur d’être déçue mais bon, ça m’a consolé. Un peu.

Je ne sais pas si vous comprendrez tout ce que je viens de vous dire, car j’ai l’impression que peu de monde sur a blogo connaît Charlotte Lavigne, ou du moins on en parle très peu. Pourtant c’est de la Chick Litt de qualité, avec les expressions québécoises en prime (c’est ce que j’aime le plus je crois !!). Le personnage est super attachant en plus de ça. Bref, je serais vraiment contente si mes chroniques donnaient l’idée à quelques-uns d’essayer ces romans, publiés au Livre de Poche. Je sais déjà que Ludo a des vues sur cette série, et cela me ravit J

Une petite liste pour essayer de vous convaincre : POURQUOI LIRE CHARLOTTE LAVIGNE

·       C’est une héroïne de Chick-Litt qui n’a rien à envier à l’Accro du Shopping
·       Les expressions québécoises sont savoureuses.
·       Charlotte fait beaucoup de cuisine, et on peut apprendre choses !
·       Ses meilleurs amis sont homo, belle leçon de tolérance !
·       Elle tombe amoureuse d’un Français, ce qui permet de voir les clichés les uns des autres.
·       Elle est un peu folle mais mature malgré tout, et très attachante.
·       Elle n’est pas obsédée de mode (mais de miam miam ^^).

·       Elle n’est pas super jeune, super mince et belle comme un ovni : elle a plus de trente ans, a des rondeurs (normal, elle aime trop manger !) et est d’une beauté télégénique (et pas ovnique).
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Bref… elle ne demande qu’à être aimée J

lundi 9 janvier 2017

Lectures de vacances

Bonjour mes chers !
Je suis désolée de cette absence prolongée, mais j'ai déménagé et nous n'avons pas encore de connexion internet... J'espère qu'elle va arriver bientôt, mais avec la nouvelle année c'est compliqué !
Quoi qu'il en soit je continue à vous lire (dès que possible) et à lire (beaucoup, faute de temps passé sur les réseaux ^^)
Voilà les chroniques de quelques belles lectures.

Ce que le jour doit à la nuit, Delphine de Vigan

Après avoir lu D’après une histoire vraie (ma chronique ici) je m’étais dit que je relirais volontiers le roman de l’auteur qui avait fait tant parler et qui était à l’origine de nombre de traumatismes et inquiétudes qu’elle évoque dans ce dernier ouvrage. Et c’est avec plaisir que pendant les vacances de Noël, j’ai trouvé le temps et l’envie de m’y replonger. Certes c’est loin d’être le roman le plus joyeux à lire en période de fêtes ; mais c’est pourtant la lecture qui m’a semblée incontournable. Je l’ai d’ailleurs grandement appréciée.

Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas encore ce roman : Delphine de Vigan y raconte sa mère, une femme qui a d’abord été une enfant et une jeune fille, dans une famille nombreuses aux blessures complexes. L’auteur nous raconte l’histoire de cette famille trop de fois endeuillée, abîmée. Ce qu’elle raconte est souvent dur, brutal. On y est parfois un peu préparé en amont, l’auteur jette des pierres ici et là, qui nous mettent la puce à l’oreille. Et on se demande quand est-ce que le pire va arriver, et comment le pire est arrivé.
Si la jeunesse de la maman de l’auteur a été percluse de trop de douleurs (en dépit de quelques rayons de soleil liés à sa beauté), sa vie de femme l’est peut-être encore davantage. Sous le regard de ses deux filles, elle est sujette à des accès de folie, qui se révéleront les symptômes d’un syndrome de bipolarité. La vie n’est donc pas rose, elle est semée de peurs et d’angoisses. A travers sa mère, l’auteur se raconte par bribes, et nous donne à voir ce qui a fait d’elle un peu de ce qu’elle est.

Ce qui est plaisant dans ce roman, en dehors du fait qu’on découvre les joies et les peines d’une grande famille du milieu du siècle dernier (ça fait très vieux dit comme ça, mais en fait je vous parle des années 50 !), c’est sa dimension méta-littéraire très riche. L’auteur évoque sans cesse les difficultés de cette entreprise d’écriture, les impasses auxquelles elle se heurte – qu’elles soient littéraire ou humaines-, les processus de l’écriture avec ses exigences et ses imprécations permanentes. Elle raconte aussi les documents qu’elle utilise pour écrire, pour raconter sa mère au plus juste : des enregistrements audio, des carnets, des témoignages. Elle procède à un travail minutieux et de longue haleine, éreintant tant physiquement qu’émotionnellement.

C’est un roman dur, âpre mais très profond. Raconter sa mère est peut-être plus difficile encore que de se raconter soi uniquement : on réveille des souvenirs enfoui, on parle beaucoup des autres, et surtout on parle d’une personne qui n’est pas nous et pourtant…
Je comprends les colères et discussions que ce roman a pu soulever. Delphine de Vigan met à jour un passé plutôt sombre et triste. Mais le résultat littéraire est très beau, en plus d’avoir été pour elle une forme de libération (même si les choses ne se sont pas vraiment arrangées, si l’on en croit son dernier roman). Une lecture très inspirante donc.


Chanson douce, Leïla Slimani

Je n’achète pas toujours les romans primés, mais là, l’intrigue m’a plu et l’obtention du Goncourt m’a fait me dire que ça devait être de la qualité. Je l’ai donc demandé au Papa Noël, qui me l’a gentiment apporté.
J’ai beaucoup apprécié ma lecture. On peut être un peu dérouté d’abord par le début, qui dévoile la fin. On sait que les enfants vont mourir. Sympa… Mais la question est : comment est-ce possible ? Comment est-ce que des enfants en bas-âge peuvent être tués dans leur baignoire ? Très vite, l’intrigue se concentre sur la nounou. Une nounou formidable, sans reproches, qui se donne corps et âme à ce qu’elle fait. Qui peu à peu prend une place importante dans la famille, se rend indispensable, pour le meilleur mais pas que. Au bout d’un moment, une nounou qui s’immisce dans votre vie, ça peut être pesant. Au début les bons petits plats préparés, le ménage toujours impeccable, les enfants bien occupés, c’est super ; toutefois, après un certain temps, la dépendance pèse.
Leïla Slimani nous emmène dans les rouages complexes des relations humaines, et surtout de leurs faiblesses. Louise (que ce nom est doux d'ailleurs...) est une nounou particulière, tant parfaite que dangereuse. Elle vit seule, a perdu son mari et a une fille qu’elle ne voit jamais. Tout cela, les parents des enfants ne le savent pas, pour leur plus grand malheur d’ailleurs. On peut en effet supposer que c’est cette instabilité qui est à l’origine de son acte meurtrier, même si rien ne nous le prouve. Tout nous mène à penser cela, du début à la fin, mais rien ne nous l’assure. Peut-être que ça n’est pas la nounou qui a tué les enfants. Ou alors, ce qui l’a poussé à le faire m’est resté très obscure. Je pense que c’est un peu tout l’intérêt de ce roman à la limite du polar et du thriller psychologique. On doute jusqu’au bout, comme les parents, qui ne comprennent pas comment une telle chose a pu arriver, avec une nounou si douce…

Un très bon moment de lecture. C’est le genre de roman qu’on n’a pas envie de lâcher, parce qu’on veut comprendre comment ce meurtre a pu arriver. Le thème n’est pas simple, je comprends que certains puissent être inquiets de se lancer dans une lecture de ce genre, surtout si on est parents. Enfin pour ma part, ça a été une bonne expérience.