dimanche 31 mai 2015

Bilan du mois : romans géniaux en pagaille !

Mai, un mois particulièrement ensoleillé en matière de lecture (là où la météo n'est pas, les livres font l'affaire !). 
Je ne suis pas une habituée de ce genre de bilan, contrairement à d'autres blogueurs, mais le mois de mai prend fin et je voulais faire un petit bilan, surtout que j'ai lu un grand nombre de très bons livres !

J'ai lu particulièrement vite, ce qui explique le grand nombre de livres lus (et j'aurais pu en ajouter deux en plus, mais j'ai un peu traîné cette dernière semaine, je vous expliquerai). Et j'ai lu pas moins de 4 excellents livres sur 6 livres en tout. 

Pas moins de trois coups de coeur pour ce mois :

- Rebecca de Daphné du Maurier. 
Un roman prenant, exaltant, que je ne pouvais pas lâcher ! J'ai adoré l'atmosphère sombre et mystérieuse, le suspense autour de Rebecca, les personnages. Première découverte de cette grande auteur, et sans doute pas la dernière ! 

Après l'avoir fait traîner un peu, j'ai entamé cette lecture avec un immense plaisir, et l'ai poursuivi avec encore plus d'enthousiasme encore. Autant vous dire que j'attends la suite avec impatience, et que je le conseille à tout le monde !

- Le Chuchoteur de Donato Carisi
Un des meilleurs, si ce n'est LE meilleur thriller que j'ai jamais lu ! Presque 600 pages en à peine deux jours, c'est rare ! Un suspense permanent, des tueurs en série en pagaille, autant d'ingrédients qui font de ce livre un chef d'oeuvre du genre. Idem, je le conseille à tout le monde. 

Un livre marquant

Manderley For Ever, par Tatiana de Rosnay
Cette biographie a été plus que marquante ce mois-ci. Je ne savais pas si j'allais me lancer dans sa lecture, et puis finalement mon intérêt pour les biographies d'écrivain a eu raison de moi (preuve de mon penchant). Mais si j'avais su ! Quelques jours après l'avoir terminée (rapidement encore) je découvrais avec passion l'excellent Rebecca (et par là-même, la grande Daphné du Maurier) et cinq jours plus tard environ, c'est Tatiana de Rosnay elle-même qui nous donnait rendez-vous pour l'interview Skype. Un mois riche en hasards et en rebondissements. 

Un grand classique surprenant

Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brönte
Après avoir adoré Rebecca, j'ai eu envie de me plonger plus avant dans la littérature britannique. J'ai apprécié ma lecture, j'ai bien avancé, mais quelques points m'ont déçue... Toutefois, il semblerait que les relectures soient les clés pour apprécier à sa juste valeur ce chef d'oeuvre. 

Un roman décevant

Je ne vais pas m'appesantir, mais j'ai été déçue par ce livre, dont on parle beaucoup cependant. Je vous laisse aller lire l'article pour en savoir plus. 

Deux livres qui auraient pu faire partie de mon bilan de mai


C'est avec une petite pointe de déception que je vais vous parler de ces deux romans... La déception tient pour l'un au livre lui-même; le second à un fâcheux concours de circonstances, j'ai nommé : le calendrier. Mai n'aurait pas pu avoir un jour de plus ?

Les Apparences, Gillian Flynn (attention, je dévoile des éléments importants, donc à ne pas lire si vous comptez vous y plonger !)
J'étais très pressée de lire ce thriller dont j'ai toujours entendu beaucoup de bien. Je trouve la couverture très belle en plus, même en version Poche. Et en plus, j'avais adoré, vraiment, le film Gone Girl, son adaptation cinématographique avec Ben Affleck. 
J'ai beaucoup apprécié les 150 premières pages. J'avais hâte de retrouver la méchante Amy. Mais ça ne venait pas... j'ai persévéré encore un peu... jusqu'à la page 250 (j'avais entendu que c'était là que tout arrivait). Mais finalement, toujours rien. J'ai donc tourné les pages un peu vite jusqu'à arriver aux témoignages d'Amy et là... déçue aussi...
Certes il y a des longueurs (le passage au Super-Marché par exemple, avec les battes de Baseball), mais je crois que là n'est pas le problème. En réalité, je crois que je voulais retrouver l'atmosphère du film et ses rebondissements. Et c'est là que je n'ai pas été maligne. Je me suis fait des illusions : comment peut-on espérer ressentir les émotions d'un thriller quand on connait déjà l'intrigue ? Quand on sait déjà qui est coupable, qui est innocent ? J'ai aimé, au début, observer comment est-ce que l'auteur avait fait pour qu'on soupçonne Nick, alors qu'en réalité c'est juste un type pommé trimbalé par sa femme. Et le journal d'Amy est assez savoureux, quand on connait ses penchants véritables. Mais ensuite... C'était long !! Donc je l'avoue, sans regrets : je ne l'ai pas fini. Abandonné vers la page 400. Or je sais que la fin n'est pas identique à celle du film... je vais peut-être aller jeter un oeil plus loin... ou bien supplier une blogueuse compréhensive et bienveillante de me conter la fin !!!

Le Livre de Perle par Timothée de Fombelle
Un peu désespérée hier (un samedi matin sans lecture, pensez-donc !) de ne pas réussir à continuer Les Apparences, j'ai entamé, sans trop d'enthousiasme, le nouveau Timothée de Fombelle, emprunté au CDi. Et quelle bonne idée j'ai eue ! Aussitôt ouvert, j'ai été happée par la poésie du récit. On n'y comprend pas grand chose au début, mais la plume de l'auteur, que je ne connaissais pas, est captivante. Si j'avais eu plus de temps hier soir et aujourd'hui, je l'aurais peut-être terminé, mais les évènements et la vie ont eu raison de la lecture (ce qui n'est pas plus mal, et peu incommodant vu le faste de ce joli mois de mai :))! 

mercredi 27 mai 2015

Interview avec Tatiana de Rosnay

Comme vous l'avez peut-être déjà lu ici, nous avons organisé avec mes élèves de Littérature et Société une interview Skype avec Tatiana de Rosnay. La vraie ! Et ça a eu lieu ce matin...
Autant vous dire qu'on était un peu fébriles et impressionnés, les élèves comme moi. Mais elle a su répondre très simplement à leurs questions, et j'ai quelques pépites à vous dévoiler ...

Pour simplifier et ne pas vous assommer avec de longs textes, je vais résumer l'interview en plusieurs grands points :

Tatiana et la lecture
Si Tatiana de Rosnay est écrivain, c'est qu'elle a avant tout été une lectrice : beaucoup d'auteurs anglais, mais également Maupassant, dont elle aime certaines atmosphères sombres, Thérèse Raquin de Zola et Edgar Poe, pour ces mêmes raisons. Elle a également été très influencée par Modiano et Virginia Woolf. Elle se disait "j'aimerais, moi aussi, écrire quelque chose qui captive les lecteurs" (et on peut dire qu'elle y réussit !). Et puis bien sûr, il y a Daphné du Maurier et Rebecca, le livre qui l'a tant marquée. Sa noirceur, son mystère et surtout l'absence de véritable fin exercent encore leur séduction sur elle. Elle se trouve d'ailleurs beaucoup de points communs avec cette auteur, mais pas seulement au niveau de l'écriture. Comme elle, elle a  une double nationalité, mais les similitudes touchent également leur adolescence, leur famille, et d'autres dimensions plus intimes. 

Ses sources d'inspiration
Les idées de ses romans lui viennent de son observation de la vie. Un voyage en train, une rencontre, une salle d'attente. Elle avoue beaucoup aimer les salles d'attente. Tous ses gens qui patientent pour voir le médecin sont pour elle des sujets de romans potentiels. 
Puis le livre germe peu à peu dans son esprit, elle y pense tous les jours, il prend de plus en plus d'ampleur dans un coin un peu magique de son cerveau. Elle écrit souvent un plan avant d'en commencer la rédaction. Elle n'est pas le genre d'écrivain qui se "jette dans le livre", sans filet. 
Chanceuse et prolixe, elle avoue ne jamais avoir été victime de la "page blanche" jusqu'à présent. Il y a toujours des idées qui l'inspirent, et elle aime particulièrement la variété. Ses romans s'en ressentent d'ailleurs. 

L'écriture
Tatiana de Rosnay écrit depuis qu'elle a une dizaine d'années. Environ un livre par an. Tous les romans qu'elle n'a pas publiés avant ses 30 ans (elle a essuyé un rejet d'éditeur qui l'a refroidie quand elle avait une vingtaine d'années), sont regroupés dans une boîte, sur laquelle il est écrit "Ne pas publier après ma mort". Elle a donc une quarantaine de livres à son actif, mais seulement la moitié environ a été publiée. 
Pour écrire, elle s'enferme dans une chambre de bonne réservée à cela, le plus loin possible du bruit. Elle l'appelle d'ailleurs Manderley, en hommage à Rebecca. Elle écrit face à un mur, pour ne pas être tentée de regarder par la fenêtre (comme Laurence Tardieu !) et ainsi rester concentrée. Elle évite également d'avoir une porte dans son dos, pour ne pas avoir l'impression d'être observée. 
Tous ses livres sont rédigés sur traitement de texte. Elle consacre deux à six heures par jour à l'écriture de son roman et chaque matin elle reprend son manuscrit, le relit à haute voix et élimine les passages qui ne sonnent pas comme elle veut. C'est sans doute le travail le plus difficile. 
Malgré cette habitude du clavier qui lui vient de sa jeunesse, quand son père lui avait offert une machine à écrire, Tatiana a écrit un roman à la main. Il s'agit de Rose. Après avoir essuyé deux ou trois jours d'échecs devant son clavier, elle a acheté un petit cahier et un stylo, et s'est lancée dans l'écriture. Elle était tellement habitée par le personnage de Rose, vieille dame vivant à l'époque d'Haussman et qui écrit son journal et des lettres à son mari, qu'elle ne pouvait procéder autrement. Au XIXème siècle, point d'ordinateur ! Elle a également écrit quelques passages d'A l'Encre Russe de façon manuscrite. 

Tatiana et les maisons d'édition 
Ses débuts avec les maisons d'édition n'ont pas été des plus simples. Elle s'est vue refusée une première fois quand elle était jeune, et elle a été un peu échaudée... Mais "il ne faut jamais baisser les bras", nous dit-elle. Ainsi elle a retenté l'expérience vers l'âge de trente ans, et cela a marché, bien que pas aussi bien qu'on pourrait s'y attendre. C'est avec Elle s'appelait Sarah qu'elle a connu son premier grand succès éditorial. Toutefois cela n'a pas été paisible non plus, puisque le manuscrit qui nous vaut un film et un best seller aujourd'hui a été refusé pas moins de 40 fois par les maisons d'édition !
C'est quand elle a trouvé Héloïse d'Ormesson, petite maison d'édition peu renommée, que Tatiana s'est sentie bien et reconnue. Pour elle, Héloïse d'Ormesson est plus qu'une éditrice, c'est une amie. Elle a, avec celle qui la laisse libre de ses sujets, un partenariat amical. Point de commande, point de "deadline". Ce sont ces deux dimensions qui l'ont séduite chez cette éditrice : la grande liberté qu'elle lui laisse, et la qualité de leurs relations. Elle nous disait d'ailleurs, juste avant de nous quitter, qu'un taxi l'attendait pour qu'elle aille la retrouver et discuter de la réédition d'un de ses premiers livres, Le Dîner des Ex, chez le Livre de Poche.

Ce fut pour elle le chemin le plus long : trouver un éditeur qui aime son travail. Une fois qu'on l'a trouvé, en tant qu'écrivain, il ne reste plus qu'à écrire.

Concernant la co-édition de Manderley For Ever chez Albin-Michel et Héloïse d'Ormesson, elle dit s'être battue pour l'imposer, et elle en est ravie.

Question de langage...
Tatiana a une particularité, qu'elle nous a dévoilée avec une remarquable dextérité : elle se dit "hybride". En effet, elle parle aussi bien Français qu'Anglais, et jongle sans peine avec les deux langues, allant jusqu'à les mêler dans une même phrase. Et le plus surprenant est qu'elle n'a d'accent ni dans une langue, ni dans l'autre. Son imitation de l'accent anglais était d'ailleurs à s'y méprendre ! Elle nous a fait beaucoup rire en tout cas.
Cette espèce d'hybridation a surtout des conséquences sur son écriture, car pour le reste, elle s'adapte très bien. A Paris, elle se sent Française, à Londres, Anglaise. Mais pour l'écriture, c'est une autre histoire. Telle Docteur Jekyll et Mister Hide, la langue de ses romans s'impose à elle par phases, sans crier gare. Elle ne sait pas d'où cela vient, mais elle laisse faire !

Des "bébés de papier" en librairie
C'est ainsi que Tatiana nous a parlé de ses romans. Quand elle les voit en vrai, qu'elle les tient dans ses mains, ses livres sont comme des bébés. Elle n'est jamais blasée, c'est toujours une grande émotion pour elle de voir le premier exemplaire, tout frais sorti des presses. Pour Elle s'appelait Sarah, refusé tant de fois, elle a même versé quelques larmes.
Quand on lui demande quel livre elle aurait aimé écrire, elle dit d'ailleurs qu'il n'y en a pas, bien qu'elle en admire beaucoup. Cela l'aurait détournée de son propre "chemin d'écrivain", et donc de tous ces bébés de papier qui fleurissent dans nos librairies.

Quelques mots sur Manderley For Ever
Dernière sortie en date de notre auteur, cette biographie tient son titre d'une suggestion des éditeurs. Au début elle devait se nommer Manderley, tout court. Mais "For Ever", ça claquait bien. Et puis ça donnait un petit côté british, absent dans la langue d'écriture, mais qui caractérise Tatiana. Son titre, comme elle pour nous faire rire, mêle les deux langues. Un titre un peu hybride lui aussi (même si, j'entends bien, Manderley n'est pas un nom français !)
Et attention ! Le 2 juin prochain a lieu la remise du prix Goncourt de la biographie. Manderley est en lice avec quatre autres titres. On croise les doigts !
Par ailleurs, le choix du nom du manoir de Rebecca n'est pas anodin. Pour Tatiana, les murs et les maisons ont comme un pouvoir, une âme. C'est Daphné du Maurier qui lui a transmis cette sorte d'obsession (qui faisait rire les élèves d'ailleurs) : l'obsession des maisons. Pour elles, les maisons sont comme des personnes, avec leurs secrets. Mais attention, scoop : même si elle se dit une "obsédée des maisons", il n'y en aura pas dans son prochain roman, en germination dans le coin de cerveau qui fait naître le rêve. 

lundi 25 mai 2015

Et aussi de finir ... Le Chuchoteur

Le Chuchoteur, Donato Carrisi

Je ne vais pas commencer comme prévu en vous donnant la définition du chuchoteur, qu'on nous dévoile à la fin du roman d'ailleurs. Ce ne serait vraiment pas sympa; ça serait gâcher le plaisir !
Or c'est ce que j'ai plus qu'adoré dans ce polar : le suspense permanent, et les retournements de situations toutes les 10 pages ou presque. On ne s'ennuie pas un instant, on est tenu en haleine, bref, un formidable moment de lecture. 
Je d'ailleurs tourné ses 570 pages en à peine deux jours, ce qui est un record pour moi (350 pages en 1 journée, tout en vacant aux habituelles obligations du samedi, oui oui oui ! Autant vous dire que tous les interstices étaient bons pour bouquiner. Ceci étant, il est écrit plutôt gros, donc ça aide.)

Un petit topo sur l'affaire
le roman débute sans détour : un cimetière de bras gauches a été découvert. Cinq bras de petites filles, dont un 6ème qui ne présente pas les mêmes caractéristiques. Il semble que celui-ci n'ait pas été coupé post-mortem... Il reste peut-être un espoir d'en sauver une, mais dans quel état ? 
Nous avons donc affaire à un tueur en série de la pire espèce : celui qui agence tout au millimètre, et qui laisse la zone "propre", sans aucune trace. Impossible de le retrouver, excepté à travers les indices qu'il laisse à dessein sur la route des policiers, comme pour les narguer. Étonnement, ces indices mènent chaque fois à d'autres psychopathes, ayant perpétré des meurtres des années auparavant...

Et c'est cela qui était palpitant. Il y a comme plusieurs histoires en une seule. Pour corser le tout, le personnage qu'on suit de plus près est Mila, une jeune policière spécialisée dans le sauvetage d'enfants disparus. Elle-même a un passé très sombre, et on découvre peu à peu que tous ces personnages, policiers ou suspects, ont tous frayé avec le mal. Très peu de manichéisme donc, ce qui est plutôt agréable.
J'ai adoré le fait de pénétrer sur plusieurs scènes de crime, profiler plusieurs suspects, jusqu'à découvrir, à la toute fin, le pot aux roses. Le point de vue adopté par l'auteur, qui suit majoritairement les pensées de Mila, est attachant tout en étant très intriguant. Le vocabulaire et les situations sont d'ailleurs plutôt fidèles à la réalité, puisque l'auteur dit dans la postface s'être inspiré de faits réels et avoir consulté des manuels de criminologie et autres. 

Un mémorablement bon moment de lecture, dont je ne peux pas vous dévoiler grand chose au risque de spoiler, ce qui est le pire pour un thriller policier comme celui-là.

Un mot sur la couverture 
Elle est assez flippante, mais finalement, au fur et à mesure, elle m'effrayait de moins en moins. Certes elle fait écho aux petites filles tuées, mais le côté poupée évoque également le jeu à l'oeuvre entre la Police et le (les?) meurtriers. Ce roman a reçu le Prix des Lecteurs 2011 du Livre de Poche, et également le prix SNCF du polar européen

Margaud en avait parlé sur sa chaîne comme étant un polar facile à offrir (et c'est vrai, je pense que je le conseillerai à beaucoup de monde, surtout ceux qui ne lisent pas trop de romans de ce genre). J'en profite d'ailleurs pour la remercier, puisque mes deux lectures de la semaine (que j'ai dévorées, même si c'étaient des pavés), je les ai choisies sur son conseil. Alors merci Margaud ! Comme je l'ai déjà dit, avoir une libraire à domicile, c'est plus que top :). 

Quelques mots sur aujourd'hui...
Je crois que je suis en panne de lecture... :( Comme je le disais, en une semaine j'ai avalé (mais vraiment avalé!) deux gros pavés, qui en plus sont des livres géniaux. Donc là, j'ai du mal à commencer autre chose...Ce n'est pas sans peine, puisque j'ai essayé, et abandonné (ou sur le point de...) deux livres : le cinquième tome de la série Percy Jackson, Le dernier Olympien (une élève me les a tous prêtés, et j'avais plutôt bien aimé, mais je crois que je fais une overdose. Est-ce que je le lui rends sans l'avoir lu ou j'attends un peu ?...) Difficile à dire. Mais la fin de l'année approche, alors je crois que ... En plus j'ai vu qu'on peut le lire sur Internet, en PDF (d'ailleurs c'est quoi ces livres en PDF sur le net ?J'ai même trouvé l'Accro du Shopping et Anna and the French Kiss une fois?).
Sinon je suis sur le point d'abandonner le dernier Gilles Legardinier, ça peut pas rater. Je l'avais emprunté au CDI en prévention de ce week-end de trois jours, et d'une lecture rapide du Chuchoteur. Je ne m'étais pas trompée, parce que je suis sans lecture depuis hier 16h30 ! Mais je n'ai pas envie de quelque chose de trop léger.Et mardi, je vais aller chercher mon dernier livre en commande : Les Apparences, de Gillian Flynn. Encore sur les conseils de Margaud, je pense que je vais aussi en acheter un autre de cet auteur. Une envie de thriller en ce moment. 
Ceci étant, je crois que je gère mieux qu'avant ces moments de digestion. "La lecture est comme une sucrerie : périodes de boulimie et lentes siestes digestives." J'aime bien cette phrase... elle me semble très juste (dans mon cas en tout cas). Toutefois, depuis que je la connais, je n'ai jamais réussi à confirmer que son auteur est bien Sartre... même si je crois que c'est dans son autobiographie, Les Mots. Quoi qu'il en soit, ça reste une jolie idée de la lecture :). 

vendredi 22 mai 2015

Je viens de finir... le tome 1 de La Passe-Miroir

Les Fiancés de l'hiver, Christelle Dubos 

Il est de ces livres qui nous font fantasmer avant même de les avoir ouverts. Même parfois avant de les avoir eus entre les mains. Vous en entendez parler, régulièrement; vous vous dites qu'il doit être pas mal, mais que l'histoire n'est pas forcément le genre dont vous avez envie. Finalement vous vous y intéressez un peu plus... La couverture est pas mal... l'histoire semble chouette... et puis tous ces bons avis, quand même...
Alors vous explorez encore, Babelio, les blogs, Youtube. Vous réécoutez les critiques, les avis. Tout est super positif. Et puis un jour, enfin, vous avez envie de le lire. Vraiment envie. Au point d'écumer les librairies du coin. Sans succès... le bouquins est épuisé ! Signe de succès, mais quelle déception...
Heureusement qu'Amazone existe ! C'est un peu onéreux mais bon, ça semble valoir le coup.
On l'a dans les mains, ça y est ! Mais ça n'est pas ça. Le charme n'opère pas. Il est gros, les pages sont épaisses. C'est un roman jeunesse, avec ses inconvénients. En plus il a été un peu abîmé pendant le transport...
Il échoue sur la table basse. Sous un autre. Cette tranche qu'on voyait depuis si longtemps sur les vidéo des lecteurs est là, chez nous. Elle attend.
Et un jour...

Pourquoi ai-je tant fait attendre ce roman ? 
Sans doute parce qu'il véhiculait pour moi une tonne de fantasmes. L'engouement qu'il provoque d'abord, sur Booktube et autres, et puis sa couverture. Toute bleue, avec ce château psychédélique. Les résumés aussi, et les critiques : "Game of Thrones" version jeunesse (ça m'a effrayé), une superbe plume (ça m'a confortée), une héroïne maladroite (chouette !). 
Je m'attendais donc à plein de choses, et j'avais peur d'être déçue. Sans doute pour ça, il a attendu à peu près un mois dans mon salon... et plus encore dans ma tête. 
Mais ça y est, je viens de tourner la dernière page et... je dois vous dire que ce à quoi je m'attendais n'a rien à voir avec la réalité du roman...

Et sur ce suspense (que certains sauront dissiper rapidement j'en suis sûre !), je vous laisse et vous dis à demain :)

Le lendemain est venu !
J'ai stoppé ma lecture palpitante du Chuchoteur pour venir à vous. Et surtout pour en venir à Ophélie, Thorn, Bérénilde et tous les autres personnages... Pour lever tout suspense maintenant, je n'ai qu'une chose à dire : vivement la suite !! Je vais vraiment attendre le tome 2 avec impatience, parce que cette histoire est juste formidable, ingénieuse, originale, divine et magistrale. J'aurais pu continuer encore. Vive les synonymes.
Bref, il serait temps que je vous en dise un peu plus sur cette fameuse intrigue quand même, dont je fais un éloge dithyrambique. Mais par où commencer sans spoiler...
Alors... Disons qu'Ophélie est ce genre d'héroïne que j'adore, parce qu'elle n'a rien d'une Wonder Woman. Au contraire, elle est simple, maladroite, un peu à part. Lunettes, longs cheveux bruns un peu filasses, rien de bien attrayant. Mais Ophélie a des dons : celui de lire les objets (autrement dits de "voir" à travers eux le passé de leurs propriétaires, et celui de passer à travers les mirois (d'où le titre de la saga). Elle destinait sa vie à tenir le musée d'Anima, son arche (sorte d'île volante, née après l'éclatement du monde), jusqu'au jour où elle apprend qu'elle est fiancée. Schéma assez classique pour une jeune fille de bonne famille. Sauf quand le fiancé en question vit au Pôle, à plusieurs jours de voyage, dans une région glaciale, étrangère et plutôt effrayante...
Nous allons donc suivre les aventures d'Ophélie et de son inquiétant fiancé, Thorn, glacial comme le pays où il vit. Autant vous dire que la vie à la cour du Pôle n'est pas une sinécure, surtout quand on est maladroite comme Ophélie. Enfin c'est sans compter sur les ressources que possède ce petit bout de jeune fille.

Attention, risque de spoil maintenant !
Ophélie va pénétrer dans un univers glacial et sinistre, accompagnée de sa tante, qu'elle connait mal. Tout est nouveau, froid et inquiétant. Les gens ont de drôles de dons, effrayants et souvent déplaisants. Mais le pire arrive quand Ophélie est emmenée à la cour de Farouk, l'esprit de famille du Pôle. Au Clair de Lune, tout va changer...
J'ai vraiment adoré la deuxième partie du roman, pleine de rebondissements et d'action. La première partie sert à poser l'action, et est un peu plus lente. J'ai beaucoup aimé aussi malgré tout, parce que l'auteur a une plume coulante sans être simple, délectable sans nous écoeurer. Comme le disait Margaud dans sa vidéo (que je ne retrouve pas, ... ), elle pourrait nous décrire un champ de bleuets pendant une page qu'on la suivrait jusqu'aux moindres pistils. C'est donc un plaisir total que de lire ce roman : une bonne intrigue (voire très bonne, mais j'attends le tome 2!) et un style enchanteur.

Le seul bémol que j'ai pu trouver à ce livre au début, à savoir sa taille et l'épaisseur des pages, s'est rapidement envolé. Arrivée vers la 200ème page, je ne le lâchais que par obligation. D'ailleurs il fait partie de ces quelques livres que je lis en semaine, autrement dit un peu le matin et un peu le soir, et le fait que je l'ai terminé en 5 jours "ouvrés" est à lui seul un gage de sa force d'engouement (pas très glorieux comme formule, mais ça correspond assez à ce que je veux dire).

Un roman jeunesse que je recommande à toutes et tous. Rien n'est niais, l'univers se tient parfaitement bien, l'équilibre de l'action, des sentiments et des réflexions des personnages est parfaite. Pour revenir à la comparaison avec Game of Thrones, elle est plutôt pertinente dans la mesure où la cour est un nid de requins. Ceci dit, ce qui je craignais n'est en rien ce que le roman propose : il n'y a pas plein d'intrigues parallèles et de lieux multiples, tout simplement parce qu'on suit toujours Ophélie. C'est donc bien plus simple que ça, sans être pour autant simpliste. C'est un roman efficace, prenant et qui réserve bien des surprises. Il m'a fait penser à ce que j'avais ressentie jeune à la lecture des Royaumes du Nord. Comme Lyra, Ophélie est une héroïne attachante, ingénieuse, et qui vit des aventures qui dépassent les préoccupations de son âge. Comme Lyra, Ophélie est confiée à des hommes et des femmes qui lui demandent toute sa confiance, mais où elle découvre au fil des évènements que la seule en qui elle doit l'accorder, c'est elle-même...

Dans cet univers fantastique mais pourtant proche des réalités humaines, l'héroïne apprend. Et c'est ce qu'on attend de mieux d'un roman jeunesse : qu'il montre l'apprentissage d'une adolescente dans un univers nébuleux et troublé.
Autant vous dire que ce livre mérite son prix (Prix du premier Roman Jeunesse accordé par Gallimard Jeunesse) et qu'il ne faut pas hésiter à le lire, voire l'acheter. Vous pourrez le faire lire à vos enfants, maintenant ou plus tard, parce qu'il va devenir un classique de la litté jeunesse, je vous le dis ! 

samedi 16 mai 2015

Les Hauts de HurleVent

Entraînée par mon engouement pour Rebecca, j'ai eu envie de poursuivre dans la découverte des classiques anglais, et surtout dans la veine du roman gothique (qui a inspiré Daphné du Maurier). Mais autant l'avouer, j'ai eu du mal à commencer ma chronique. Pourtant j'ai plutôt apprécié ma lecture... Enfin sans doute pas tant que cela finalement, parce qu'elle ne m'a pas donné l'énergie qui va bien pour écrire un article qui transpire l'enthousiasme...
Comme j'ai du mal ce soir (et avec ce livre aussi, j'en conviens et vais tenter de vous dire pourquoi) je vais procéder de manière très prosaïque :
Pourquoi j'ai aimé / pourquoi je n'ai pas aimé.

Un bref résumé avant de me lancer ...
Quand Earnshaw, le propriétaire des Hauts de Hurlevent, (lieu au nom hautement symbolique), revient de voyage avec un bébé en guise de cadeau, il n'imagine pas quelle désolation il est en train d'introduire chez lui... 
Celui qu'on va appeler Heathcliff, et concentre à lui seul tout ce qu'un être humain peut ressentir de passion et de haine, devient peu à peu le maître de la maison, et le maître des âmes. Pauvres âmes tourmentées d'ailleurs... Je n'en dirai pas plus, à part que la vie à Hurlevent n'aura jamais mieux porté son nom depuis ce jour ! 

Bon, maintenant que j'ai réussi à vous donner l'eau à la bouche, allons-y pour la confrontation de mes sentiments, malgré tout mitigés.

Pourquoi j'ai aimé ?
- Tout d'abord, parce que c'est un classique de la littérature anglaise que j'avais envie de découvrir depuis longtemps, depuis que j'ai lu Jane Eyre en fait, et aussi intriguée par cette littérature suite à la lecture de Rebecca. Et bien ça y est, c'est fait.
- Parce que la couverture de la nouvelle édition de Poche d'avril 2015( toute récente !!) (cf l'image de cet article) est vraiment sympa. Un peu glauque c'est vrai, mais juste ce qu'il faut !
- Parce que la traduction est plutôt bonne, et que la lecture d'un grand classique est toujours agréable. - Parce que le système de narration est extrêmement intéressant : polyphonie des voix et système en poupées-russes. Ce sont toujours des protagonistes extérieurs à l'intrigue principale qui racontent. Leurs récits sont enchâssés dans d'autres récits. La principale narratrice est Nelly Dean, la bonne pleine de principes mais plutôt objective. 
- Les personnages ont une psychologie très intrigante, mélange de bien et de mal, de folie et de passion. Heathcliff incarne à lui seul ces ambivalences. Les Catherine sont également très intéressantes, en particulier la dernière pour moi, puisqu'elle porte à elle seule les quelques onces d'euphorie du roman. 
- J'ai beaucoup aimé la fin du roman, non pas parce que c'était la fin ! mais parce qu'on lève complètement le voile sur Heathcliff, et j'ai trouvé les métaphores fantômatiques et vampiriques effroyablement fascinantes. Je salue le talent de l'auteur, qui est parvenue, malgré son jeune âge, à traduire les côtés les plus sombres de l'âme humaine, mêlés aux sentiments les plus ardents. 


Pourquoi j'ai moins aimé ?
- J'aurais aimé que la narration soit différente. Certes le fait de laisser le récit de l'histoire aux soins de divers personnages est d'un grand intérêt littéraire et d'une grande virtuosité. En effet on nous dévoile autant qu'on nous dissimule, mais cela permet aussi à l'auteur de maintenir une forme de censure sur cette histoire plus que machiavélique. Ceci étant, j'aurais aimé que le point de vue adopté soit celui des personnages principaux, les plus intéressants parce que les plus complexes. Ainsi un chapitre conté du point de vue de Heathcliff, ou de celui de Catherine (la première surtout !) aurait été assez jouissif... mais tel n'était pas l'effet qu'Emily Brönte comptait rendre dans son roman, et j'avoue que les indices qu'elle laisse à travers les discours de ses personnages est une méthode assez efficace pour tenir en haleine les lecteurs (mais moi, j'aime bien tout comprendre, surtout du point de vue psychologique !)
- J'ai trouvé le langage du XIXème un peu pompeux et redondant, ce qui alourdissait la lecture. Certains discours des personnages manquaient de naturel. Droit au but bon sang ! Mais on est au XIXème siècle...
- On peut être gêné par le nombre de personnages, les mélanges de générations, et surtout le choix de l'auteur de donner le même prénom à deux personnages sur deux générations, et transformer un nom en prénom...Cela complexifie encore une intrigue déjà complexe. 
- Les intrigues amoureuses et matrimoniales avaient tendance à se répéter selon moi... j'ai comme le souvenir d'avoir lu comme deux romans assez semblables. 
- Comme vous sans doute à la lecture de mon résumé (et j'ai fait un peu exprès !), j'aurais aimé que l'intrigue porte davantage sur Heathcliff de manière directe (il est au centre, mais on nous décrit surtout ses ombres) et surtout sur sa relation avec sa soeur Catherine (clé de tous les déboires qui suivront). 

En dépit de ces quelques griefs, j'ai poursuivi ma lecture à un très bon rythme, j'avais envie de connaître la suite. Mais il n'en reste malheureusement pas grand chose, mis à part le sentiment d'en connaître un peu plus sur la littérature anglaise... Ce sentiment me surprend d'ailleurs... 
Peut-être est-ce parce qu'il y en a tellement à dire que je n'y parviens pas... Ce livre est un immense chef d'oeuvre, malgré tout ce que j'ose lui reprocher... Il m'en laisse désarmée...
En tout cas, il ne prendra pas leurs places à Jane Eyre et surtout à Rebecca !

Ah quand même une chose ! J'ai fait mon premier challenge avec ce livre : Finir un livre ce week-end. Et j'ai réussi :)

Je n'en reste pas moins frustrée de ne pas réussir à exprimer mon avis sur ce livre...
Toutefois un article extrêmement intéressant de Lilly vient de m'éclairer sur certains points. Il faut donc que je vous parle un peu plus des deux personnages qui m'ont le plus touchée : Heathcliff et Hareton. Le premier parce qu'il est celui qui endure le plus de souffrances (tout en en faisant endurer énormément en retour, j'entends bien...). C'est lui le démon et le vampire dans l'affaire, mais s'il est devenu ainsi, c'est sans doute à cause de son amour inassouvi pour sa soeur Catherine. Quand ils sont enfants, ils ne peuvent s'aimer, puis elle se marie avec le fils Linton et s'en est fini de leurs relations. Il fait souffrir tout le monde autour de lui sans doute par frustration.
Ce personnage nous fait ressentir un panel d'émotions composite : on passe de l'apitoiement au dégoût, de l'incompréhension à la haine, mais aussi de la compassion à la plus grande tristesse. Ce personnage est éminemment complexe, faillible et humain. Les scènes qui m'ont le plus marquée sans doute sont celle, au début du roman, où il appelle Catherine sur un ton de désespoir, et celle où il raconte avoir été voir sa dépouille et demande à être enterré près d'elle. Finalement j'étais frustrée de ne pas en savoir plus sur les sentiments des personnages, mais en reconstituant le puzzle, on se rend compte que tous les détails nous ont été distillé peu à peu. Je crois que la conclusion de tout cela est que c'est un roman qu'il faut relire, pour en apprécier toutes les dimensions. Je pense que je m'y attelerai un jour et qu'alors, je n'aurais plus cet avis de mijaurée.

Hareton quant à lui est un personnage très touchant ; élevé par Nelly, il passe ensuite entre les griffes de Heathcliff, qui l'élève à la dure mais qu'il finit par aimer comme un père. Il trouve par la suite le courage de changer sa nature de brute inculte lorsqu'il rencontre Cathy Linton. Il apprend à lire et s'instruit. La relation des deux jeunes gens, vers la fin du roman, est ce qui m'a le plus émue dans ce livre.  Ils sont en quelque sorte l'incarnation du couple fantasmé par Heathcliff.

Je comprends de mieux en mieux pourquoi ce roman est à la fois un chef d'oeuvre et "le plus beau roman d'amour de tous les temps", ce qui souligne Georges Bataille sur la couverture. Chef-d'oeuvre parce qu'il ne laisse pas indifférent (la preuve, j'ai eu besoin de revenir sur mon article, que j'ai d'ailleurs eu du mal à écrire, parce que les sentiments et les idées qu'il a suscité en moi sont assez mêlée et perturbantes) et roman d'amour parce que les sentiments que se vouent Catherine et Heathcliff sont au-delà de l'absolu. Ils s'aiment d'un amour inconditionnel, d'âme à âme. Heathcliff a d'ailleurs l'impression de mourir quand Catherine décède, comme si son âme n'avait plus de lieu pour exister. Je me suis sentie un peu frustrée par la narration, mais c'est qu'en réalité ce roman demande une relecture, de remettre les éléments bout à bout pour saisir un tant soit peu son génie. 

dimanche 10 mai 2015

Merveille classique

Rebecca, Daphné du Maurier 

Quelle claque ce livre !! En lisant la biographie de Daphné du Maurier par Tatiana de Rosnay, j'ai bien compris que ce roman avait été un succès gigantesque, mais j'étais loin d'avoir saisi pourquoi... et bien là j'ai compris. Et il le mérite, ce succès.
Ce roman est une pépite. Il faut que tout ceux et celles qui aiment la littérature anglaise le lisent. Mais aussi ceux qui aiment les thriller. Mais aussi ceux qui aiment les romances. Enfin bref, tous les lecteurs passionnés doivent lire Rebecca. C'est, je crois, le meilleur roman classique anglophone que j'ai lu depuis longtemps. Le meilleur depuis Jane Eyre, et ce n'est finalement pas bien étonnant, puisque les deux se ressemblent. Il est aussi question d'une romance entre une jeune femme (la narratrice, dont on ne connaît pas le nom, ce qui ajoute au suspense) et un homme, Maxime de Winter. Ils se rencontrent à Monte Carlo et il l'épouse, séance tenante. A peine leur voyage de noces terminé, la voilà qui doit endosser le rôle de maîtresse de Manderley, un petit domaine caché dans la forêt, près de la mer. Le problème est que notre narratrice est un peu gauche et n'y connaît rien quand il s'agit de régenter un domaine. Tout un programme n'est-ce pas? Mais le mieux, c'est que l'histoire est encore bien plus palpitante !! Non seulement nous suivons les péripéties de la narratrice empêtrée dans son nouveau statut d'épouse et de "Madame", entourée de tout un tintouin de serviteurs, mais il y a l'intrigue principale tourne autour d'un autre sujet, bien plus palpitant, bien plus piquant. Merveilleuse trouvaille d'une Daphné bien inspirée par sa chère Charlotte Brönte : l'ex-femme de Maxime. Comme Jane, notre narratrice doit affronter le passé de son Rochester. On pourrait croire ceci dit qu'elle s'en sort un peu mieux que cette dernière : l'ex-femme n'est pas cachée dans un sombre grenier, elle est morte. Noyée. Circonstances indéterminées. On nous dit qu'elle était merveilleuse, que tout le monde l'aimait. Rien de fou en elle non plus. Quoi que ...

Je n'en dirai pas beaucoup plus au risque de spoiler. Sachez seulement que vous allez être embarqués dans une histoire que vous allez avoir du mal à lâcher. Vous allez d'abord attendre de voir comment notre narratrice va s'en sortir face à la grandeur de Manderley. Ensuite, vous allez frisonner en vous demandant si le fantôme de Rebecca ne va pas venir la hanter, vraiment, parce que son aura est partout. Après, une fois que vous aurez compris qu'il ne s'agit pas vraiment d'un livre d'horreur (quoi que), vous allez vous poser des questions sur les intentions de Maxime de Winter. Pourquoi épouser cette grelûche un peu niaise ? Vous allez aussi frisonner aux discours de la vielle bonne de Rebecca, Madame Danvers, qui ne jure que par elle. Et aussi à cause de la mer... cette mer omniprésente, qu'on entend, qu'on sent... C'est elle qui a pris Rebecca... Enfin c'est ce qu'on croit, jusqu'à ce qu'arrive la seconde moitié du roman, où tout bascule
Maxime prend alors de l'ampleur, il doit affronter l'inattendu : la dépouille qu'il a identifiée un an plus tôt, déchiquetée par les rochers, ayant séjourné deux mois dans l'eau (oui, c'est glauque, mais tellement haletant !)... n'est pas celle de Rebecca. Je n'en dirai pas plus, ce serait gâcher la surprise. Même des surprises. Ce livre est empli de rebondissements. J'en ai poussé des exclamations. Et ce qui est génial dans ce cas, c'est qu'on avale les pages, avec avidité, pour comprendre ce qu'il se passe, savoir ce qu'il va encore arriver. Chaque mot est important, rien n'est superflu. J'ai rarement lu un livre aussi vite depuis longtemps. Malgré tout ce que j'avais à faire, je le lisais un peu le matin, un peu le soir. J'ai même mis mon réveil plus tôt deux matins de suite pour le continuer. Finalement je l'ai fini en 4 jours environ. Un record en semaine !

Est-il besoin de plus pour vous dire que j'ai plus qu'adoré ? Ce livre est une merveille, et je me demande comme j'ai pu passer à côté... J'ai eu bien raison en tout cas de faire des pieds et des mains pour me le procurer. J'ai passé de merveilleux moments de lecture, et tout ça grâce à Tatiana de Rosnay ! Qui nous annonce pendant cette même période qu'elle va Skyper avec nous. Vous croyez au hasard vous ?!

Juste une dernière petite remarque : Tatiana de Rosnay est fascinée par la mémoire des murs. C'est ce qui l'a d'ailleurs interpelée chez Daphné du Maurier, qui ressent également ce genre d'émotions face aux vieilles pierres (elle tombe amoureuse de son manoir, Menabilly). Et bien dans le roman, c'est Maxime qui est amoureux de Manderley, il le dit lui-même. Il aime ses murs plus que tout; le manoir en devient un personnage. C'est sans doute ce qui contribue à rendre Maxime fascinant. Il est hanté par son ex-femme et envoûté par son fief, chevalier maudit.
Il devient encore plus intéressant quand on sait que Daphné du Maurier aimait se mettre à la place des héros masculins dans ses romans, lesquels lui sont inspirés par une sorte de double masculin qu'elle a toujours senti en elle. Ici c'est Max de Winter. Un personnage beaucoup plus sombre et énigmatique que la narratrice. Un peu moins effrayant que Rebecca, mais beaucoup plus mystérieux en définitive. On ne sait pas vraiment ce qui l'a poussé à épouser la jeune fille, ni ce qu'il devient ensuite. Un beau personnage, qui fait peut-être preuve de moins d'abnégation que Rochester, mais tout aussi énigmatique et envoûtant. 

Ultime bafouille : La nouvelle traduction du roman est sortie il y a peu, en même temps que la biographie de Daphné du Maurier. Elle me fait bien envie, la couverture est superbe, mais c'est un peu onéreux tout de même... 
En tout cas toute cette pub autour de Daphné du Maurier et de Rebecca n'est pas inutile, puisqu'elle permet de redécouvrir une véritable merveille littéraire !
D'ailleurs, avez-vous vu le film d'Hitchcock ? 

Tout ceci m'a donné des appétits de romances britanniques. En croisant les Hauts de Hurlevents à la Fnac, je n'ai plus résisté. Depuis le temps que je me dis que je dois le lire, je sens que le moment est bientôt venu !

dimanche 3 mai 2015

Manderley for ever

La biographie de Daphné du Maurier par Tatiana de Rosnay

Pour tout vous dire, j'avais très envie de lire ce livre. Déjà parce que j'ai presque tout lu de Tatiana de Rosnay (pour des raisons professionnelles mais aussi parce que j'apprécie la variété de ses histoires), mais aussi parce que j'adore les biographies romancées des écrivains

Pour tout vous dire encore, quand je l'ai eu entre les mains, j'ai pourtant été sceptique. Certes je le regardais souvent souvent en librairie, en me disant que bientôt je le lirai (j'attendais qu'un de mes élèves me le prête !), mais pourtant ce n'était pas une envie impérieuse et viscérale, comme je peux en avoir parfois à l'égard de certains ouvrages. En fait, je savais que je le lirai, et je patientais. Ceci dit j'ai été surprise du scepticisme qui m'a envahie quand je l'ai feuilleté pour la première fois. J'ai lu la première page, et je me suis dit "encore Tatiana qui se la ramène, elle ne peut pas s'effacer au profit de l'auteur dont elle parle ?". En effet, au début des trois grandes parties qui constituent le livre, Tatiana évoque sa visite des lieux majeurs de l'histoire de Daphné du Maurier. Mais le ton employé ne me plaisait pas. Déçue, j'ai été jusqu'à repousser cette lecture. Et puis finalement, dans un moment de désœuvrement livresque comme les déteste (...), je l'ai repris et ai commencé à le lire. C'était jeudi, et je ne l'ai plus lâché depuis (week-end de 3 jours oblige!). Je l'ai même quasiment fini hier en fin d'après-midi, coocooning canapé. Pour tout vous dire encore une fois, il me reste encore une dizaine de pages, mais je crois que je n'ai pas envie de voir mourir Daphné...
Parce que grâce à cette lecture, j'ai découvert une auteur qui, sans devenir une espèce d'idole identificatoire comme a pu l'être Simone de Beauvoir pour moi, m'a beaucoup intéressée. J'ai aimé découvrir grâce à Madame de Rosnay les vicissitudes de la personnalité de cette écrivain inspirée, la noirceur de ses écrits en décalage avec sa relative bonne humeur, les flux impérieux de l'inspiration, et surtout je pense cette magie des lieux qu'elle ressent. En plus j'ai beaucoup aimé le rythme assez haletant par lequel Tatiana raconte l'histoire de Daphné et de ses diverses relations (familiales, amoureuses, professionnelles). On ne s'ennuie pas, il n'y a aucunes longueurs. Elle a également eu l'intelligence de nous résumer la plupart des romans de Daphné sans spoiler, et de manière dynamique, puisque les intrigues nous sont dévoilées à travers une sorte de voix intérieure de Daphné elle-même, souvent dans leur processus de création. C'est ainsi que j'ai compris quelle était véritablement l'intrigue de Rebecca, et que j'ai depuis cette intense envie de m'y plonger (mais j'en reparlerai en fin d'article). 
J'ai également compris, à travers le puzzle que Tatiana reconstruit de la personnalité de Daphné du Maurier, pourquoi cette auteur a pu la fasciner autant. Il y a en effet beaucoup de points communes entre ces deux auteures. Rien que leur nom tout d'abord, à particule (et ils riment, mais bon, ça...). Ensuite leurs origines : elles sont l'une et l'autre franco-britanniques. Daphné a surtout écrit en anglais, Tatiana surtout en français, mais elles ont toutes deux des attaches dans les deux pays. Daphné adorait Paris, surtout à cause de son grand-père, grand écrivain. Par ailleurs, il s'avère qu'elles ont toutes deux une passion pour les vieilles pierres, et l'âme des murs. Peut-être Tatiana a-t-elle infléchi cela de manière plus prononcée puisque c'est sa marotte à elle, mais Daphné du Maurier trouvait souvent l'inspiration en éprouvant des coups de coeur pour des maisons.  Et puis enfin, tout simplement, toutes les deux sont des écrivains, et Tatiana a du voir resurgir des épisodes de sa vie (l'inspiration, les premières publications, l'angoisse de la page blanche) à travers ceux de son auteur fétiche. 

J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture. Je suis pourtant contente qu'elle se termine (comme je vous disais, Daphné n'est pas encore morte !) parce qu'au bout d'un moment, c'est un peu toujours la même chose (des évènements traumatiques, des rencontres, l'inspiration, le roman, sa publication,...) mais ça a été une lecture très prenante (le genre dont je peux lire plus de 200 pages en une journée). 
Je la recommande non seulement à ceux qui connaissent l'une ou l'autre des auteurs, mais aussi à ceux et celles qui souhaiteraient découvrir une bonne biographie d'une écrivain assez méconnue aujourd'hui (et dont les œuvres sont plutôt tentantes !). On oublie d'ailleurs qu'elle est celle qui a beaucoup inspiré Hitchcock, qui a réalisé pas moins de trois films basés sur ses oeuvres (romans et nouvelles), dont le fameux Les Oiseaux !


Parenthèse : mes atermoiements de lectrice 

En parlant d'oeuvre tentante... 
J'ai subi une grosse déconvenue hier... Avide de découvrir Rebecca, le succès de Daphné du Maurier, sorte de roman gothique semblable à Jane Eyre que j'avais adoré, je me suis précipitée à la librairie avant la fermeture et... il n'y avait plus qu'un exemplaire de poche, mais il était introuvable... J'étais penaude... D'autant que la nouvelle traduction vient de sortir chez Albin-Michel (on nous explique dans la biographie justement qu'il y a eu des erreurs de traduction et des passages coupés par la traductrice française officielle de Daphné) mais le livre coûte 20 euros de plus que l'ouvrage de poche... Je passe donc un dimanche sans lecture, même si j'en ai plein mon bureau (ma PAL du moment, je n'ai pas vraiment de PAL fixe, c'est plutôt une sorte de "wish liste" du moment !). Je vais profiter de ce jour d'oisiveté de lecture pour traîner sur les blogs, écrire cet article, regarder des séries, sortir dehors... ça ne me fait pas tant de mal finalement, puisque j'ai tendance depuis deux mois environ à devenir une acheteuse compulsive de bouquins, surtout en anglais, et à sans cesse batailler pour choisir ma lecture du moment. Pas moins de 5 commandes Amazone à mon actif depuis fin février, ça commence à faire ! Du coup, il y a plein de livres que je voudrais lire, mais certains, même si je les ai commandés, ne tombent pas forcément bien... Le truc c'est que je veux toujours lire les livres qui me font envie sur le moment. Or il arrive que l'envie ne soit pas là, même pour un livre qui m'a toujours intriguée. Il en est ainsi en ce moment d'Aristotle and Dante, que j'ai reçu il y a trois semaines, et que je garde bien au chaud. Le temps n'est pas venu !! Et là j'ai très envie de lire deux livres que je n'ai pas : Rebecca (ô douleur, surtout qu'il coûte le même prix en format EBook, alors que je me sentais prête à tenter l'aventure, mais pas pour la somme d'un livre de poche !) et Les fiancés de l'hiver, mais celui-là il est dans ma boîte aux lettres, à une heure de route d'ici... Je le trouverai demain... Mais demain, encore un dilemme : Rebecca ou Les fiancés de l'hiver ? Je vous donnerai des nouvelles... Mes atermoiements livresques me fatiguent parfois ... surtout quand finalement je me fourvoie dans mes envies !!
Par exemple lundi dernier, je voulais me procurer Les Fiancés de l'hiver pour enfin lire ce livre dont tous les Booktubbeurs parlent, et qui a reçu de si bonnes critiques. Il n'était dans aucun magasins de Saint-Lô ! Je l'ai donc commandé, mais les commandes Amazone sont passées à 5 jours maintenant... et avec le vendredi férié, autant vous dire que ce fut épique. Le paquet est arrivé samedi, mais je n'étais pas chez moi... Bref de bref, déçue déçue... Et pour palier cette déception, que fais-je ? J'achète un autre roman de ma wish list, Max de Sarah Cohen-Scali. Je suis contente, le livre est joli, bien dense, format poche. Je le commence, tout va bien et puis... non, décidément il est très intéressant, très documenté, mais ce n'est pas le genre de livre dont j'ai envie en ce moment... C'est donc en le laissant en stand-by que j'ai commencé par hasard le livre de Tatiana, sans grande conviction (après en avoir reposé deux autres, que je réserve pour plus tard). Et finalement, voilà où j'en suis. Il n'y a pas de meilleure chose que de se passionner pour un livre, et de le lire d'une traite !
Seul bémol... je n'ai plus rien qui me tente en ce dimanche, enfin si, mais pour l'instant ils sont inaccessibles... Frustration !!! Mais comme ce sera bon demain :) !

Mes envies de lecture du jour 


Je me fais du mal, je sais... :p

Lundi 4 mai : Je viens de trouver Rebecca en librairie !! Encore deux mots et direction le canapé avant de partir au travail retrouver mes petits 6ème.
Je trouve amusant les deux couvertures face à face : on croirait que Rebecca est effrayée par Daphné du Maurier et son air suffisant, so british ! 





Evènement du jour !!!
Mes élèves étaient sur le compte Tweeter de Tatiana de Rosnay pour faire des recherches sur elle et voici ce qu'elle leur a envoyé ! https://twitter.com/tatianaderosnay/status/595885440076492800




Désolée pour la qualité de la photo... Je n'ai pas réussi à mettre mon impression d'écran... Pardon pardon... Mais vous avez déjà un aperçu, et vous avez vu ce bisou qu'elle leur envoie !! Ce n'était pas du tout prévu, on a eu beaucoup de chance qu'elle soit derrière son écran ! 


samedi 2 mai 2015

L'avis cabossé

La bibliothèque des coeurs cabossés, Katarina Bivald

Un livre qui parle des livres... qui vient de sortir... qui a de bonnes critiques... 
Evidemment que je vais voir ! 
Ce livre ne me tentait pas vraiment à l'origine. La couverture, trop colorée, me semblait suspecte. Je me disais que ça allait être archi bourré de bons sentiments et de niaiseries... (ce qui n'est pas totalement faux. Mais pas non plus totalement vrai, je vais vous expliquer). Pourtant, après l'avoir fait commander pour le CDI, j'ai entendu la critique de Un jour Un livre et je me suis dit... pourquoi pas?

Ce qui m'a fait envie c'est qu'il soit question de livres bien sûr. Je n'avais en fait qu'effleuré le résumé (je me suis rendue compte au cours de ma lecture que j'en avais zappé la moitié, et tant mieux d'un certain côté), et je croyais qu'il allait s'agir de lettres échangées entre deux lectrice (comme dans les blogs). J'étais donc assez curieuse de savoir comment ça allait être tourné tout ça.  J'entame le livre et là surprise... la deuxième lectrice, Amy, avec laquelle Sara la jeune librairie échangeait ses lettres, est morte... alors que Sara vient de débarquer chez elle. 
La situation n'est pas évidente mais bien sûr tout le monde s'épaule pour trouver une solution, et Sara finit par ouvrir une librairie dans leur petite ville, avec les livres qu'elle et Amy s'échangeaient. Vient ensuite une histoire de Visa expirant, et d'une Sara qui veut rester dans cette ville ô combien étrange...

Tous les habitants rencontrent des problèmes de coeur, ce qui explique le titre. 
Finalement, ce n'est pas tant un livre sur les livres qu'un roman de Chick-Lit. Sur les presque 500 pages de ce joli pavé (la couverture est sympa quand même) il y en a sans doute une centaine qui évoque les livres et la passion de Sara. J'ai aimé ses réflexions et ses atermoiements. C'est une sorte de Bovary moderne, mais qui réalise à la fin que la vie peut rivaliser avec la littérature. Le dernier chapitre s'intitule d'ailleurs "Et ils vécurent heureux. (Littérature 4 - vie 4 / Match nul)". Il y a de l'humour dans ce livre!
On nous raconte aussi son bonheur à la lecture de certains ouvrages, et on nous fait de la pub pour des livres que je ne connais pas mais qui semblent valoir le coup. Toutefois je m'attendais à ce qu'il y ait tout de même davantage de romans que je reconnaisse. 
Les passages que j'ai également apprécié sont ceux (trop peu nombreux à mon goût) dans lesquels Sara conseille les habitants de la ville en matière de romans, et se fixe comme point d'honneur de leur faire aimer la lecture à tous. Elle classe ses livres selon des catégories, essaie de sonder la personnalité des gens pour trouver le livre qui leur donnera le goût de la lecture, etc...
Sinon il doit il y avoir une cinquantaine de pages qui posent des questions de morale et d'éthique. Amy était une femme de soixante-cinq ans qui avait vécu pas mal de choses dans sa vie, et elle nous en fait part ici. Elle évoque par exemple la question du racisme. 
Les autres trois cents et quelques pages sont consacrées aux amours des uns et des autres. Dans le petit village il n'y a pas moins qu'un couple gay, une cougard refoulée, un gay insatisfait, un père ancien alcoolique auquel sa fille manque, et j'en passe. Des clichés et des bons sentiments. Ceci étant, c'est suffisamment varié pour que ça passe. On nous parle des uns et des autres de manière alternative, parfois même au sein d'un même chapitre, donc ce n'est pas l'overdose. Je n'ai lu que quelques pages en diagonale. Toutefois je l'ai fait, et ce n'est jamais très bon signe... d'où mes trois étoiles sur Babelio

Une lecture assez agréable mais trop longue, et trop pleine de clichés à la fin. Quand arrive l'histoire du Visa qui expire (et dont on nous informe dès la quatrième de couverture, je l'ai découvert après...alors que ça n'arrive pas dans le livre avant la page 300 !), ça devient trop culcul pour moi (alors que je suis une adepte de Charlotte Lavigne et autres Accro du Shopping). J'ai eu le sentiment d'une écriture qui se voulait à la fois éliptiquement poétique, avec des symboles et des grands sentiments, et aussi un peu (beaucoup!) Chick Lit. Du Gilles Legardinier, mais en moins efficace

Viens maintenant la réponse à une question cruciale : je me disais, en poursuivant ma lecture (que j'ai failli abandonner au bout de 60 pages, mais finalement j'ai tenu, et pour les 200 pages qui valent vraiment le coup, j'ai eu raison) : comme c'est un livre sur les livres, et encore mieux, dont l'héroïne est une libraire, est-ce que je le conseille à Dolorès et à Margaud
J'ai hésité au début... quand même, il y a quelques passages émouvants, on se reconnait bien en tant qu'amoureuses des livres. Sara est aussi une nénette sympa. Un peu coincée, mais sympa. Je me suis un peu reconnue en elle. 
Mais finalement, non, les filles, ne le lisez pas, sauf si vous en avez vraiment envie. Il y a plein de livres qui parlent de livres, de l'amour des livres, de bibliothèques etc (enfin je dis ça, je n'ai qu'un titre en tête sur le sujet pour le moment, La Voleuse de Livres...). Celui-là, j'ai trouvé que c'était de la Chick Lit avant tout, mais de la Chick Lit qui se veut un tantinet intello et moralisante. Autrement dit, ça fonctionne assez mal, sauf pour Gilles Legardinier je crois... 
Enfin ceci n'est que mon humble avis. Bourré de points de suspension d'ailleurs, vous constatez à quel point je suis sûre de moi. 
Bon allez, j'espère ne pas avoir été trop dure avec ce gentil bouquin, qu'au moins j'aurai lu. Je continuerai moins ignorante !
A bientôt les poulains  :)

Une critique agréable et plutôt positive, qui contrebalance mon avis mitigé.