mercredi 3 septembre 2014

Nos Etoiles Contraires...et la lecture qui fait couler les larmes

Nos Etoiles Contraires, John Green

Je sors de ce roman chamboulée et en pleurs. Enfin il ne faut pas exagérer, juste les joues un peu striées, mais quand même. C'est rare qu'un roman me fasse cet effet. Je pense que c'est parce qu'il m'a rappelé des souvenirs, mais aussi parce que c'est un bon roman, qui traite des peines humaines avec subtilité et un juste ton. Laissez-moi vous brosser le tableau...

Les personnages principaux ont un cancer. On aurait donc pu imaginer du pathos, du vocabulaire médical, des cris et des larmes; un ton plus que triste. Rien de tout ça; le ton est juste celui qu'il faut pour traiter du sujet sans sombrer dans l'apitoiement ou la dépression. Un zeste d'humour, et puis le reste...

C'est un livre fort, à ne pas mettre entre les mains des jeunes gens trop jeunes je pense. Non pas à cause de la difficulté de son vocabulaire ou de son style, mais à cause de ce qu'il nous raconte.  Pendant la lecture, on passe par des tas d'émotions, et les idées qu'elle laisse en nous sont nombreuses et marquantes. Je vais sans doute les méditer et y repenser plus que de coutume. Il est rare qu'un livre ait cette puissance...
Finalement je pense que c'est une réaction normale, étant donné que John Green nous présente un condensé de vie dans ce qu'elle a de plus injuste. Il en est même difficile de se mettre à  la place des personnages, qui sont tellement peu gâtés par la vie, et pourtant exemplaires. Comme je vous le disais, on ne sombre vraiment pas dans le pathos :). Essayons de comprendre comme cela est possible...

La première force de ce roman, c'est que c'est un roman d'amour. Un jeune homme et une jeune fille que la maladie rapproche, mais surtout l'humour et l'intérêt pour la vie, les choses,  la deuxième, c'est le personnage principal. Hazel est un phénomène. Elle est super; je ne trouve pas d'autres adjectifs pour la désigner, parce que finalement ils seraient tous précédés de "super"... Super battante, super à l'écoute, super empathique, super pas du tout égoïste,... et puis attachante. Ce n'est pas une super-héroïne du cancer agaçante, mais une fille très chouette. J'ai d'ailleurs été un peu déçue par l'actrice qui l'interprète dans le film (dont je n'ai vu que la Bande Annonce). Elle m'a semblée trop "agée", manquant de la forme d'insouciance et d'étonnement face au monde (on ne peut pas parler de naïveté dans son cas) qui caractérisent Hazel. Par contre, j'ai bien retrouvé la confiance au monde dont elle témoigne (confiance souvent déçue malheureusement...), tout en sachant que ce n'est qu'illusion et que nous sommes tous destinés à disparaître. C'est ce qu'Augustus (oui oui...) comprend grâce à elle : pas la peine de vouloir absolument marquer le monde; on ne laisse que des cicatrices. Les véritables "héros" sont ceux qui y prêtent simplement attention
Hazel a d'ailleurs une passion bien particulière : un roman de Van Houten, qui parle d'une jeune fille atteinte d'un cancer. Elle est totalement et profondément touchée par ce roman, et son plus grand souhait est d'en rencontrer l'auteur. Augustus, son amoureux, va l'aider. En deux lignes j'ai résumé la trame de ce roman; mais en réalité, il est bien plus dense que cela. Je ne dévoilerai surtout pas la fin et le retournement de situation difficile et très touchant. Comme je le disais au début de mon article, j'ai été touchée plus que de coutume, jusqu'à verser quelques larmes. 

Les livres me font rarement (voire jamais...) pleurer... Contrairement aux films qui me laissent souvent reniflante, les livres ne me donnent pas accès aux émotions fortes. Peut-être que la distance qu'imposent pages et les mots fait que je ne suis pas autant touchée, et que la catharsis n'opère pas. Je suis peut-être aussi trop cérébrale....
Qu'en est-t-il pour vous ? 

1 commentaire:

  1. Eh bien, je ne m'attendais pas à un tel éloge pour ce livre ! J'en ai entendu parler mais je ne m'étais pas spécialement intéressée à son histoire. L'histoire a l'air touchante et ça doit être difficile de ne pas tomber dans le pathos avec un tel sujet. Pour le thème de la maladie, ça me fait penser à Oscar et la dame rose d'Eric-Emmanuel Schmitt, qui avait aussi réussi à faire un livre touchant sur un petit garçon malade, mais cette pièce de théâtre est aussi un beau message sur la vie et donne malgré tout une belle note d'espoir.

    Comme toi, je ne pleure jamais en lisant un livre. Si je me souviens bien, la seule fois où j'ai dû laisser couler une larme, c'était en lisant le 6e volume d'Harry Potter. Mais je pense que c'est parce que j'étais tellement attachée aux personnages d'Harry Potter que ça dépassait un peu le stade de la lecture, comme si ces personnages étaient réels. Je pense, comme toi, que la lecture impose peut-être une distance qu'il n'y a pas quand on regarde un film/une série.

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