dimanche 27 juillet 2014

De la nouveauté chez Tatiana de Rosnay

A l'encre russe, Tatiana de Rosnay

Ce dernier roman de Tatiana de Rosnay m'a énormément surprise, et plutôt en bien. 
L'histoire est assez simple : Nicolas Kolt, vingt-six ans, a publié un roman, L'enveloppe, qui a connu un succès phénoménal et planétaire. Né presque par hasard suite à un renouvellement de passeport, ce roman a été lu par des milliers de personnes et même adapté au cinéma. Sa promotion a mobilisé une énergie folle chez Nicolas, qui n'en est pas sorti indemne. Il a rompu avec sa compagne, est devenu imbu de sa personne, couche avec plein de filles différentes, ... bref, il a pris la grosse tête. 
On le retrouve trois ans après la sortie de son roman, dans un hôtel de luxe en Italie. Coupé du monde, il fait le point sur ce qui lui est arrivé et ce qui lui arrive encore. On le suit pendant trois jours passés dans cet endroit de rêve, où il n'a pourtant de cesse de ressasser ses souvenirs et de revenir sur ses (nombreuses) bévues. L'une de ses maladresses se trouve d'ailleurs avec lui : sa nouvelle compagne, avec laquelle il entretient une relation houleuse. Pendant trois jours, au bord de la piscine, il consulte son téléphone bourré d'e-mails de son éditrice et de sextos d'admiratrice, son compte Facebook visité chaque seconde par des tas de fans, son compte Twitter envahi de postes plus ou moins flatteurs, et surtout de relances concernant son prochain roman... Hypothétique prochain roman puisqu'en réalité il ne parvient pas à écrire une seule ligne...

Ce livre mêle donc de nombreux sujets qui ont piqué mon intérêt. Son héros ultra moderne et ultra connecté, qui est aussi un écrivain en proie aux affres du métier et victime de son succès, m'a touché. Certes il est imbu de lui-même, trop sûr de lui, trop narcissique et j'en passe, mais il réalise peu à peu ce qu'il a perdu en se pâmant dans la manne du succès. On comprend également en filigrane l'histoire familiale qui lui a inspiré L'enveloppe, et qui est également à l'origine du choix du titre choisi par Tatiana de Rosnay. Je n'en dirai pas davantage pour ne pas spoiler !

J'ai trouvé la trame de l'histoire peut-être un peu conventionnelle mais narrée avec dynamisme, modernité et fluidité. Nicolas Kolt est un héros qu'aurait pu mettre en scène Philippe Djan, le type de l'écrivain à succès qui aime le luxe et les filles; en moins trash ceci dit. Je me suis également demandé s'il y avait une part autobiographique dans ce roman, puisqu'il évoque les difficultés de l'écrivain, mais aussi la quête d'identité au-delà des frontières (Tatiana de Rosnay a rencontré de nombreuses difficultés pour obtenir la nationalité française). 

Un très bon moment de lecture; j'avais envie de reprendre le livre dès que j'avais un peu de temps, ce qui est très bon signe ! Toutefois je comprends la déception de certains lecteurs, qui n'ont pas retrouvé les thèmes de prédilection de Tatiana de Rosnay, comme le suspense, l'enfermement, la souffrance psychologique des personnages, etc... La fin est aussi un peu étrange, l'auteur s'est fortement inspiré de l'actualité pour l'écrire, mais j'ai eu l'impression d'un cheveu sur la soupe (même si c'est ce qui relance l'imagination créatrice de notre héros). 

1 commentaire:

  1. Contente de voir que ce livre t'ait plu ! Elle sort un recueil de nouvelles en septembre !

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