vendredi 28 juillet 2017

L'île des chasseurs d'oiseaux, Peter May

L’île des chasseurs d’oiseaux, Peter May

Suite à des avis très positifs concernant ce roman (notamment les bonnes notes recensées sur Babelio), je me suis lancée dans ce polar sans trop savoir à quoi m’attendre ; et il est vrai que le premier chapitre a été plutôt trompeur. En effet je pensais découvrir une enquête policière comme on en a l’habitude, mais finalement les moments de l’enquête alternent très rapidement avec le récit de l’enfance de Fin Macleod, le protagoniste et enquêteur principal.

Celui-ci a vécu son enfance sur cette île de Lewis, au fin fond de laquelle a eu lieu un meurtre, fort semblable à celui perpétré à Edimburgh peu de temps auparavant. C’est donc tout naturellement qu’on a fait appel à lui pour enquêter sur l’homme retrouvé pendu et sauvagement éventré, et surtout sur son meurtrier.
Les premiers chapitres de l’enfance de Fin sont un peu ennuyeux dans la mesure où on ne connaît pas encore les personnages qu’il évoque. Mais au fur et à mesure de l’enquête ils prennent consistance et on découvre l’importance qu’ils ont eu et ont encore dans la vie du policier. Ainsi Marsaili et Artair, ami d’enfance pour l’un et ancienne petite amie pour l’autre, deviennent très intriguants. On a envie de savoir quels sont les liens qui les unissent les uns avec les autres ; le roman devient alors enquête sur la vie de Fin. Le lecteur comprend aussi peu à peu de nombreux points évoqués ça et là : le titre trouve une explication, la raison pour laquelle Fin est appelé « l’orphelin » aussi. Au fur et à mesure que la lecture avance, tout s’éclaire, sous le feu de projecteurs plus ou moins flatteurs.
Pour ma part j’ai aimé suivre les déboires amoureux de Fin, comprendre pourquoi certains personnages présentaient des blessures sévères ou des handicaps, et surtout saisir le sens du titre, avec ses « chasseurs d’oiseaux ». Chaque année, des hommes de l’île se rendent sur un rocher escarpé sur lequel vit une gigantesque colonie de fous de Bassan. Et chaque année, ils ont l’autorisation (et surtout la tradition) de tuer 2000 petits, des oisillons de cinq kilos à la chair succulente. Chaque année de nouveaux jeunes hommes sont conviés à participer à la tuerie, avec plus ou moins d’enthousiasme. Lors de son dernier été avant son départ pour la fac, moment tant attendu où il pourra quitter son île écossaise, c’est au tour de Fin de partir pour ces deux semaines délicates ; et là, il va vivre le pire…

J’ai beaucoup aimé cette lecture, les passages sur les traditions, la vie sur cette île qui nous semble totalement désuète, coupée de la civilisation le plus souvent. Fin est un personnage plutôt attachant, qui a vécu des épisodes très difficiles dans sa vie. Toutefois j’ai trouvée assez étrange cette manière qu’il a, souvent, de ne pas comprendre certaines de ses réactions ou de ses émotions, et de ne pas chercher plus loin. Parfois cela est positif de lâcher prise, mais quand par exemple, suite à un accident, il se rend compte qu’il n’a plus de sentiments pour Marsaili, il laisse l’affaire s’enliser sans essayer d’y remédier. La jeune femme est d’ailleurs une victime dans toute cette histoire ; on a pitié pour elle, surtout qu’elle apparaît comme une jeune femme pleine de potentiel.

Attention donc : si vous vous attendiez à lire un polar comme le laisse présager la collection Babel Noir, il n’en sera pas comme à l’ordinaire. En effet l’enquête ne porte pas tant sur l’identité du meurtrier que sur les liens qui unissent Fin aux divers habitants de l’étonnante et un peu inquiétant île de Lewis.

Je vous mets en lien l’article deMargaud, qui l’avait lu en 2012. 

6 commentaires:

  1. Il a l'air assez original pour un polar, ce qui m'intrigue. Merci pour cette découverte, je ne connaissais pas du tout. Ça sera peut-être une occasion de découvrir la maison d'édition Babel.

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    1. Les Babel Noir sont souvent de bonnes références !

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  2. Je ne suis pas fan des polars de cet auteur mais il faut avouer qu'il sait créer une ambiance.

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    1. Complètement ! En fait il ne faut pas le lire en s'attendant à un polar conventionnel.

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  3. Je l'ai lu l'été dernier ! J'ai beaucoup aimé, notamment l'ambiance et le caractère du personnage principal. Mais j'ai été un peu dégoutée par cette histoire de chair d'oiseaux (c'est la minute culinaire !).

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    1. Carrément, ça m'a impressionnée aussi cette histoire de chasse aux petits oiseaux...
      As-tu lu la suite ? J'ai les deux autres tomes dans ma PAL (merci maman ^^).

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