mercredi 11 juillet 2012

Lectures de début d'été

Pour commencer les vacances en beauté, rien de tel que des livres courts, mais remarquables. A vous de lire!

Zarbie les yeux verts, Joyce Carole Oates

Même si c’est un roman pour ado, Zarbie les yeux verts est un roman profond, aux personnages attachants et à l’intrigue presque trop réaliste. En effet il s’agit du déchirement du couple que forment les parents de Francesca, alias Frankie, alias Zarbie les yeux verts. Ce dernier surnom lui vient de ce fameux soir où elle a manqué se faire violer dans un coin sombre par un ado obsédé. Depuis, elle lutte. Elle s’efforce de ne pas craquer face aux absences de sa mère, aux disputes de ses parents, aux sautes d’humeur de son célèbre père, le commentateur sportif Reid Pierson. Elle essaie même de trouver le courage d’aider sa jeune sœur à affronter ce calvaire familial. Bref, Zarbie oui, faible non.
Joyce Carole Oates parvient à faire de ce drame adolescent un véritable tableau psychologique et social de l’Amérique qui cache sous le coal et les strass les pires vices, les pires failles, les pires blessures. L’analyse est fine, le point de vue de Zarbie reste celui d’une ado, mais dans toutes ses subtilités. Pas trop de clichés, un style fluide, remarquable parfois. Un bon roman, court en plus. Bref mais intense, comme on dit !

Vers le Sud, Dany Laferrière

C’est la construction remarquable de ce roman qui m’a le plus touché. L’entrelacement des intrigues amoureuses, dans une ronde effrénée où les protagonistes sont tour à tour blancs ou noirs, tant pour leur couleur de peau que pour leur manichéisme vacillant. Il y a les escort boys noirs, longilignes, félins. Et puis les femmes blanches, qui leur succombent à tous les coups. Il y aussi les filles du pays, de Port au Prince. Et tout ce petit monde se croise, surtout à l’horizontal. Pas seulement dans les draps, mais aussi sur le sable, la moquette, la banquette,… Ce livre parle d’amour, de sexe et d’universalité. Le sud a un attrait sensuel sur tous ces personnages de racines diverses, et tous les subissent, sans distinction. On ne peut que aimer. 

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